L'annonce de la Commission européenne est-elle le point final du processus européen ?
Nous devons encore mener une négociation pour trouver, le plus rapidement possible, un accord à 27. Certains pays [notamment les 4 pays dits « frugaux » : Pays-Bas, Danemark, Suède, Autriche] ont exprimé leur désaccord avec ces sommes, mais d’autres souhaitent aussi soutenir pleinement cette ambition voire la renforcer [Italie, Espagne, de nombreux pays de l’Est de l’Europe…].
Nous sommes confiants sur la possibilité de trouver, dans les prochaines semaines, un accord ambitieux, indispensable pour l’Europe face à une crise sans précédent.
Quel rôle a joué la France dans cette proposition de la Commission européenne ?
La France, sous l’impulsion du Président de la République, s’est très fortement engagée, pour obtenir un accord franco-allemand réellement historique, qui a permis d’avoir une proposition aussi ambitieuse aujourd’hui ; le Président s’impliquera encore plus fortement dans les prochaines semaines, auprès de tous ses partenaires européens, pour mettre en place ce fonds de relance massif dont l’Europe a besoin.
Combien la France touchera de cet argent de l’UE ?
Les chiffres par pays qui ont circulé sont purement hypothétiques, rien n’est arrêté à ce stade.
Si l'Europe prête de l'argent, cela veut dire que dispositif coûtera à la France ?
Oui, comme toute contribution au budget européen mais d'une part les sommes empruntées seront remboursées entre 2028 et 2058 donc personne ne sait comment seront alors réparties les contributions de chaque pays au budget européen.
D'autre part, nous nous battons pour mettre en place de nouvelles ressources du budget européen, comme une taxe sur les grandes entreprises numériques ou une taxe carbone aux frontières de l’Europe, qui permettront de rembourser tout ou partie de cette somme sans peser sur les États européens et leurs citoyens - la Commission reprend d’ailleurs ces idées.
Enfin, le plan de relance européen bénéficiera à la France aussi et l’accélération de la croissance que permettra ce plan, notamment dans les pays les plus touchés, est dans l’intérêt de notre pays.
Au-delà du plan de relance, quelles sont les priorités du budget européen?
Sur le reste du budget européen, nous maintenons nos priorités : l’enveloppe de la PAC a été revue à la hausse [4 Md€] par rapport à la dernière proposition ; le Fonds européen de défense a également été relevé [+ 1Md€]. Nous devons renforcer ces moyens et la France y travaillera dans les prochaines semaines de négociation.